Un exemple supplémentaire qui démontre que malgré les grands discours, les envolées lyriques et les journaux internes optimiste, ça ne va pas si bien que ça!

Un ministre des transports ancien Cheminot, ça n'aide autant qu'on aurait pu le croire...NDLR

 

Lorraine.

Les wagons des eaux de Vittel et de Contrexéville en carafe

 

« Au cours du seul mois de février, 192 wagons ont manqué à l'appel pour répondre à nos besoins. Soit une insuffisance de 15 à 45 % par rapport à nos prévisions. Par exemple, nous n'avons disposé que de 75 wagons le 14 février alors que nous avions chiffré nos besoins à 135 », assure-t-on à la direction générale de Perrier-Vittel. Ces insuffisances ne sont pas anodines pour l'un des plus gros clients de la SNCF en Lorraine . Perrier-Vittel se situe au sixième rang des clients de la SNCF dans la région, soit un volume annuel de 1,2 million de tonnes sur un total de 50 millions de tonnes. 63 % des expéditions de Vittel et 70 % de celles de Contrexéville se font par voie ferrée, soit au minimum sept trains complets de 26 wagons tous les jours.

L'embouteilleur d'eau minérale exprime son incompréhension. « En novembre 2000, nous avons transmis à la SNCF nos prévisions en matière de fret mois par mois pour toute l'année. Tous les jeudis, nous les affinons pour la semaine suivante. Enfin, la veille avant 10 heures, nous donnons les dernières indications. De surcroît, un agent SNCF affecté de façon permanente sur le site de Vittel suit les flux au jour le jour », indique-t-on à la direction générale de Perrier-Vittel.

Perrier-Vittel pallie ses insuffisances en expédiant 50 camions par jour depuis Vittel et Contrexéville. Alors que le chargement des palettes en sortie de lignes se fait automatiquement sur les wagons, cette nouvelle donne nécessite l'intervention de caristes sur les quais de livraison. La société doit également jongler sur le plan administratif pour assurer les commandes de la grande distribution : un camion ne contient que 22 palettes contre 36 dans un wagon.

Pas hypocrite, la direction régionale SNCF de Nancy-Metz plaide coupable. Ces insuffisances de la SNCF interviennent dans le cadre d'une nouvelle organisation cherchant à anticiper la haute saison. « Nous acheminons le week-end les wagons depuis Vittel et Contrexéville vers les sites utilisateurs où seront stockées les bouteilles : nous comptons ainsi compenser les périodes de pointe », explique Michel Boudoussier, directeur délégué Fret en Lorraine. Il admet également le paradoxe que vit la SNCF : « Avec 46, 7 millions de tonnes de marchandises transportées les dix premiers mois, nous enregistrons une augmentation de l'activité fret de 6,5 % en région, contre 5,8 % au niveau national, alors que nos moyens matériels restent les mêmes. »

Soucieuse de satisfaire un client important, la direction régionale de la SNCF n'exclut pas les compensations commerciales. Un accord national dans ce domaine est d'ailleurs en cours de finalisation avec l'Association des utilisateurs de transport de fret.

Christiane de DIANOUS LVDR 07-03-01