Depuis quelques années, le transport des colis a été "démonopolisé" en France. Qui ne s'est jamais fait livrer un colis ou un petit paquet par Federal Express, UPS, TNT, etc...?

Bientôt, le poids limite minimum pour utiliser les services d'une entreprise privée va s'abaisser. La Poste va elle aussi entrer en concurrence avec le privé. Mais en voyant sa politique stupide de camionnage, je ne défendrai plus mon "service public postal". Dorénavant, j'irais directement poster mes paquets dans une boite privée ( ça pousse de partout), et la Poste, ils iront se faire voir… J'ai déjà fermé mon compte, avec une lettre explicative en sus pour le receveur.

Si vous aimez et défendez vraiment le chemin de fer, pourquoi ne pas en faire autant.

NDLR

Courrier. Le dernier train postal est bel et bien mort

 

Au moment ou le gouvernement annonce sa volonté de développer le rail, La Poste a mis fin à l'acheminement du courrier par train. Le 30 décembre dernier le train postal a donc fini sa carrière. Tristesse et colère des postiers et du personnel de nuit SNCF

C'est en catimini, pendant la trêve des confiseurs, que la Poste a finalement supprimé son dernier train postal le 30 décembre. À la fin de l'automne, l'annonce de ce projet avait suscité une levée de bouclier des associations, élus et syndicats locaux. La Poste avait un moment accepté de réexaminer cette décision. Début décembre, la ministre de l'Environnement, Dominique Voynet, s'était élevée contre cette décision, tout comme Jean-Claude Gayssot qui n'avait pu qu'exprimer son impuissance, « La Poste relevant de la tutelle du ministère de l'industrie ». Au moment où le gouvernement annonce son intention de développer le rail, le mauvais exemple fourni par la mésentente entre deux services publics - la Poste et la SNCF qui sont par ailleurs en discussion pour se partager Géodis - laisse sceptique sur le réel pouvoir des politiques. L'arrêt du train postal est d'autant plus incompréhensible qu'il n'est a priori pas dicté par une logique économique : la diffusion d'un document interne à révélé que la facture annuelle du train postal s'élève à 11,6 millions de francs alors que le trajet du courrier par la roule en coûtera 12,1 millions à La Poste. Dans la nuit du samedi 30 décembre 2000, le dernier train postal autonome programmé entre Besançon et Paris-Charolais a donc tristement fini sa carrière aux services du courrier sur la voie 22 au garage du triage de Saint-Ferjeux. En début de soirée, la trentaine d'employés du tri postal s'était pourtant affairés à remplir une dernière fois les quatre allèges en partance pour la capitale. Sur ordre, ils ont dû décharger la cinquantaine de containers. Remisé sur le quai, le courrier et les colis attendront la nouvelle année pour être acheminés par camion. Malgré tout, vers 23 h 45, le locotracteur est bien venu raccrocher au convoi ferroviaire. Les postiers et le personnel de nuit de la SNCF ont marqué d'une cérémonie le départ du dernier train postal. Tristesse et colère s'exprimaient de chaque côté. Quatre wagons étaient largement placardés d'affichettes moqueuses : « La Poste nous a mené en bateau avec le train, demain elle nous mènera en cercueil avec ses camions » ; « En politique, le dire c'est bien, le fer c'est mieux ». Un ancien postier roulant, remis au tri en 1995 après vingt ans de service ambulant, ne cache pas sa colère : «Le train, il n'y a pas plus à l'heure, ni plus sûr l'avion quand il y a du brouillard, ça ne peut pas décoller Contre la pollution, des ministres parient, d'autres agissent en sa faveur C'est incroyable ». Ali, le mécanicien, klaxonne. Un cri de ralliement pour le voisinage. Sur les balcons des immeubles voisins, des ombres apparaissent, on applaudit. La rame s'illumine de quelques fumigènes, les flashs crépitent, la photo « posthume » ornera plus d'un casier de postier. Lentement, le dernier train postal autonome de l'Hexagone quitte son quai de chargement pour rejoindre le triage. Une page du train postal vient de se tourner. Depuis le 8 janvier, ce sont huit poids lourds qui desservent quotidiennement Paris-Mulhouse par Besançon, Paris-Belfort par Vesoul et Paris-Lons-le-Saunier.

Alain CWINKLINSKI La Vie du Rail - 17 janvier 2001