Voilà; un bon exemple de "réanimation" d'une ligne autrefois de campagne qui maintenant, permet une desserte suburbaine. Bien sur, il y a les syndicats qui râlent contre la conduite à agent seul, l'ADC doit tout faire! Ben ça alors, comment ils font les chauffeurs de bus, ce sont de véritables surhommes!!! En attendant, ou c'est avec un agent, et des frais réduits, ou c'est rien du tout. Syndicats, vous préférez peut-être rester à attendre chez vous ?
Réfléchissez un peu plus loin que le bout de votre nez...
Le Havre.
Desserte ferroviaire périurbaine en grande banlieue
Entre Le Havre et Rolleville, des autorails X 73500 offriront trois fois plus de rotations à dix fois plus d'usagers. La ligne tient autant de la courte distance de campagne que du transport périurbain.
En décembre 1997, le Syndicat intercommunal des transports de l'agglomération havraise, la région de Haute-Normandie, le département de Seine-Maritime et la SNCF avaient conclu une charte de coopération afin, entre autres, de « positionner la ligne Le Havre - Rolleville comme une ligne périurbaine stratégique et complémentaire des autres réseaux de transport â.
En avril prochain, les mêmes partenaires (une Communauté d'agglomération s'est mise en place le 1er janvier 2001) passeront à l'acte : une convention permettra une nouvelle organisation de la ligne, effective le 3 septembre. Maintes fois menacée de fermeture, cette desserte de 15 kilomètres relie la gare du Havre à celle de Rolleville, via Graville, Harfleur, hôpital Jacques-Monod, Montivilliers, Epouville.
Actuellement, 200 à 300 voyageurs fréquentent les sept allers-retours quotidiens (terminus Rolleville pour cinq d'entre eux ; les autres à Montivilliers) du lundi au vendredi, et cinq le samedi (terminus Rolleville). A la rentrée prochaine, des autorails TER X 73500 offriront 25 allers-retours chaque jour en semaine et huit allers-retours le samedi (dont quatre jusqu'à Rolleville dans tous les cas). L'amplitude horaire va de 6 heures le matin à 20 h 30. Un récent sondage avait indiqué que 30 % de personnes travaillant au Havre étaient prêtes à prendre le train si la ligne est améliorée. Directeur délégué pour le TER In Haute-Normandie, Hervé Lefèbvre identifie de « fortes potentialités sur Montivilliers, très résidentiel, désormais accessible en quinze minutes, ainsi que sur l'hôpital Jacques-Monod, premier établissement de l'agglomération. Son parking est saturé. Il sera à moins de dix minutes du Havre â, Hormis deux autorails Alstom de 9 millions de francs (1,35 millions d'euros), l'investissement appelle 5 millions de réfection des voies et 4,5 millions de modernisation des stations et des gares.
Pourtant, ces améliorations ne sont pas exemptes de critiques, il n'a pas échappé à l'Association des usagers du rail de la vallée de la Lézarde (AURVAL) que la nouvelle formule ampute Rolleville d'un voyage alors que cette destination draine les deux tiers des voyageurs. Par ailleurs, le syndicat CGT des cheminots désapprouve l'organisation de ce transport périurbain. « Ce produit est conçu de façon quantitative, au détriment à la fois des usagers et des cheminots â, proteste Philippe Boutant, secrétaire adjoint du Comité d'entreprise. « La moitié des trains sera confié à un seul agent qui devra tout à la fois conduire, surveiller la signalisation et s'assurer de la montée et la descente des voyageurs. Que fera-t-il en cas de malaise d'un voyageur ou d'altercation, ou encore si une panne survient en rase campagne ? On développe une ligne et on réduit les emplois, c'est paradoxal. . .
Frette-Georges CANU
ROLLEVILLE : LES RAISONS D'UNE SUPPRESSION
A la délégation régionale TER, Hervé Lefèbvre explique la suppression d'une desserte de l'extrémité de la ligne par « le fait que le seul croisement possible des trains se situe avant Rolleville. Cette décision garantit la cadence d'un départ toutes les trente minutes. Renforcer Rolleville et un départ toutes les vingt minutes, c'est prévu en 2004 pour 20 millions de francs (3 millions d'euros). Malgré tout, nous comptons bien conserver les 150 abonnés de Rolleville et Epouville : ils apprécieront un meilleur confort et une tarification qui passera de 15 (2,25 euros) à 7 francs (1,05 euro), le prix du bus urbain... â Quant aux effectifs de cheminots, la délégation confirme « un seul agent en heures de pointe mais avec un accueil filtrage en gares du Havre, Montivilliers et Harfleur, deux agents le reste du temps. Les autorails sont équipés de l'EAS, l'Equipement Agent Seul, comme en Ile-de-France où ça fonctionne bien. La SNCF s'engage à 20 % de contrôle sur cette ligne, alors que les bus urbains du Havre sont à 2 %.
P-G. C. La Vie du Rail - 28 mars 2001