Le département du Rhône préfère le tramway au trolleybus pour desservir l'Est lyonnais

La réutilisation d'un site ferroviaire pour desservir, en transport collectif, des communes de l'Est lyonnais, s'élève à 850 millions de francs jusqu'à la zone industrielle de Meyzieu.

DE NOTRE CORRESPONDANTE À LYON. Les élus du Conseil général du Rhône ont approuvé vendredi à l'unanimité le projet d'aménagement de la ligne dite du chemin de fer de l'Est lyonnais. Il s'agit d'un vieux projet, déjà évoqué il y a un quart de siècle, et que le département, propriétaire du site, a remis au goût du jour en 1998.

Le chemin de fer de l'Est lyonnais, une voie longue d'une bonne quinzaine de kilomètres, prend sa source dans le quartier d'affaires de La Part- Dieu et prend fin dans la zone industrielle de Meyzieu, dans l'Est lyonnais. Elle est aujourd'hui largement sous-employée : « Seuls quelques wagons de marchandises ne représentant guère plus de 50. 000 tonnes convoyées par an circulent sur cette plate-forme », observe Georges Bolon, directeur du service infrastructures au conseil général. Le propos est donc de réutiliser cette infrastructure pour desservir, avec un mode de transport express, des quartiers ou des communes ne disposant pas actuellement de liaison commode avec le centre de Lyon. C'est le cas en particulier de Décines et de Meyzieu.

A la suite d'une étude confiée à un groupement composé de la Semaly, société lyonnaise d'ingénierie des transports, et du cabinet d'architecture lyonnais AABD, les conseillers généraux ont adopté, en fin de semaine, le principe d'un tramway périurbain, de préférence au trolleybus jugé moins à même de s'adapter à la montée en puissance du trafic. «Nous visons des cadences tous les quarts d'heure et une fréquentation de l'ordre de 20.000 passagers par jour», poursuit Georges Bolon. Le montant de l'investissement est, selon les estimations actuelles, chiffré à 840 millions de francs, soit 128 millions d'euros, auxquels s'ajoutent 25 millions de francs pour la réalisation d'une piste cyclable. Cette enveloppe concerne la première ligne de tramway, qui s'étend jusqu'à la zone industrielle de Meyzieu et qui, dans le meilleur des cas, pourrait être opérationnelle d'ici quatre à cinq ans. Le conseil général est prêt à en assurer la maîtrise d'ouvrage, mais demande que l'Etat, le Conseil régional de Rhône-Alpes, le Grand Lyon et le Sytral (Syndicat des transports en commun lyonnais) y participent financièrement. Tous ont été associés au groupe de travail préliminaire. Cette ligne pourrait ensuite être prolongée, afin d'assurer la desserte de l'aéroport de Saint-Exupéry, avec des navettes spécifiques au nombre d'arrêts limités et moyennant une dépense supplémentaire évaluée à 250 millions de francs. Il est également préconisé une mise en connexion du chemin de fer de l'Est lyonnais avec la ligne A du métro (celle de Perrache), ce qui suppose la réalisation par le Sytral d'un prolongement de cette dernière, pour un coût estimé à 160 millions de francs.

MARIE-ANNICK DEPAGNEUX Les échos du 27-02-01

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